Laurent Bouvet, universitaire, auteur de "L’insécurité culturelle" (Fayard). 15 décembre 2016
"[...] Les gauches, qu’il s’agisse de la social-démocratie ou de la gauche radicale, ont progressivement donné la priorité aux catégories populaires venant de l’extérieur du pays dans leurs projets respectifs. Pour la gauche social-démocrate, dite « moderne », avec la mondialisation des échanges, l’ouverture des frontières et les délocalisations, ces prolétaires venus d’ailleurs apparaissent comme le meilleur moyen de baisser le coût du travail. Pour la gauche radicale, ils sont le prolongement de l’internationalisme et de la lutte anticoloniale.
C’est ce qui explique que dans tous les grands pays industriels, la gauche radicale elle aussi (Jérémy Corbyn, Bernie Sanders ou Jean-Luc Mélenchon…), séduit d’abord des gens diplômés, des jeunes, des catégories dites « ouvertes » à la mondialisation mais finalement assez peu les catégories populaires. Il y a eu en quelque sorte substitution d’un prolétariat à un autre. [...]"
Lire "Laurent Bouvet : "Les gauches ont donné la priorité aux catégories populaires venues de l’extérieur"" et "Des précisions utiles sur la gauche et la substitution des prolétariats" (13 déc. 16).
Lire aussi "Quand la gauche dit « adieu » aux ouvriers et employés" (marianne2.fr , 10 mai 11) (note du CLR).
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