9 mars 2021
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] A en croire plusieurs chercheurs, l’extrême rareté des recrutements pousse, en outre, à ne pas prendre le risque de s’aliéner les plus engagés des jurés. "Quand vous avez 100 candidats pour un poste de maître de conférences, et que l’avis d’un seul membre du jury peut tout changer, vous n’avez pas très envie d’être pris en grippe et donc d’être identifié sur ces questions", pointe Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à Paris-II et docteur en science politique. Autre aspect qui incite à se fondre dans le moule du moment : la prime à l’internationalisation des parcours. En sciences humaines, publier en anglais signifie souvent s’ouvrir aux thématiques faisant la part belle au genre. "Dans les congrès internationaux, les séminaires consacrés au genre ou à l’intersectionnalité sont près d’être majoritaires", relève le sociologue Jean-Louis Fabiani. Frédérique Matonti, professeure de science politique à Paris-I, où elle donne notamment un cours intitulé "genre, race et classe", s’inscrit pourtant en faux contre l’idée d’un tapis rouge universitaire déroulé à ces thèses : "Je pense à l’inverse qu’il n’est pas du tout facile d’être recruté sur des sujets qui traitent directement d’intersectionnalité, par exemple. Et c’est plutôt quand on utilise le terme "racisé" qu’on peut être amené à devoir se justifier".
La dynamique paraît pour autant bien du côté des promoteurs de ces études : 28 thèses de doctorat lancées en 2020 comportent le mot "race" dans leur titre et leur résumé, et 102, le mot "genre" (une fois retranchés les sujets qui utilisent le mot dans un autre sens), selon le site theses.fr. A Sciences po, quelque 25 cours dispensés de la licence 1 au master 2 ont pour thème le genre. Un diplôme d’études de genre a été créé dans la grande école, ainsi que des parcours de master à Paris 1 et à l’EHESS. Dans ce dernier établissement, la frontière entre la science et le militantisme se brouille au point que, avant le Covid, plusieurs cours du master "Etudes de genre" avaient lieu dans le local de la Brêche, diminutif de "Baraque radicale des êtres qui chatouillent l’Etat", un collectif qui milite contre le "racisme d’Etat" et pour des réunions ponctuelles en "non-mixité raciale ou trans", comprendre réservées à ces minorités. [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier L’Express : "Les nouveaux sectaires" (4 mars 21), les rubriques Une enquête sur l’"islamo-gauchisme" à l’université (2021), Université de Limoges, Université de La Réunion dans Censures à l’université dans Enseignement supérieur, Ecriture "inclusive" (note du CLR).
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