Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Lire "Jean Garrigues, historien : « Les polémiques sur les massacres du Hamas révèlent les contradictions historiques entre des cultures de gauche irréconciliables »".

"[...] Les débats politiques majeurs ont révélé le caractère artificiel d’une coalition réunissant des partis opposés sur des questions essentielles, telles que la laïcité, la transition énergétique ou la défense des démocraties.

C’est ainsi qu’en décembre 2022 LFI se distingua de ses partenaires en refusant de voter la résolution soutenant l’Ukraine à la suite de l’invasion russe. Lors de la bataille d’amendements dans la crise des retraites, ils se dissocièrent à nouveau, Jean-Luc Mélenchon souhaitant empêcher la discussion sur l’article principal de la loi. Puis, en 2023, le groupe communiste vota le projet de loi de relance du nucléaire a contrario de ses trois autres partenaires. En mai, de nouvelles divisions sont apparues lors du débat sur la défense nationale, puis, en juin, sur l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur [alliance entre le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay], et, en juillet, sur la loi industrie verte.

Enfin, au mois d’août, le désaccord a été spectaculaire sur la question de la laïcité à l’école, socialistes et communistes souhaitant l’interdiction de l’abaya, à l’inverse de LFI et d’Europe Ecologie-Les Verts, qui criaient à l’islamophobie. Et c’est donc fort logiquement que cette opposition majeure a conduit aux polémiques sur les massacres du Hamas, révélant les contradictions historiques entre des cultures de gauche irréconciliables.

Il est évident que des considérations opportunistes poussent Jean-Luc Mélenchon et ses amis à séduire l’électorat musulman en adoptant une position provocatrice face à l’organisation islamiste, terroriste et totalitaire qu’est le Hamas. Mais c’est aussi toute une histoire de l’engagement de l’extrême gauche en faveur de la cause palestinienne qui se joue dans cette crise. Cet engagement univoque, appuyé sur un antisionisme aveugle puisant ses racines dans une tradition historique de l’antisémitisme social, entre en contradiction avec toute l’histoire du Parti socialiste, lié au Parti travailliste israélien, et qui a toujours recherché une position d’équilibre dans le conflit israélo-palestinien. Il y a là une ligne de fracture majeure entre l’extrémisme de LFI, dont certains élus confinent à l’islamo-gauchisme, et toute l’histoire de la gauche depuis Léon Blum [1872-1950]. [...]"