Revue de presse

Iannis Roder : « Il faudrait que les enseignants comprennent bien quʼils ont affaire à un projet politique : nous détruire » (Le Figaro, 16 oct. 23)

Iannis Roder, professeur agrégé d’histoire en réseau d’éducation prioritaire (REP), membre du Conseil des sages de la laïcité de l’Education nationale. 21 octobre 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Attaque terroriste à Arras : « Tous les enseignants sont des cibles potentielles »".

"[...] Tous les enseignants sont des cibles potentielles. Il y a trois ans, certains pouvaient se dire, pour se rassurer, que Samuel Paty avait fait une chose répréhensible au regard de la vision du monde de son assassin. On se réfugiait derrière une motivation : Samuel Paty avait été tué parce qu’il avait montré des caricatures.

Dominique Bernard a été tué parce qu’il était prof et parce qu’il était là. Cela change tout de la nature du danger qui pèse aujourd’hui sur l’école et la République. Il n’y a rien d’autre que la haine de ce que nous sommes et de ce que nous faisons.

C’est la grande leçon à tirer de la mort de ce collègue. Il y a un parallèle à faire entre les attentats de janvier 2015, qui visaient des dessinateurs de presse et des juifs, et celui du Bataclan, en novembre 2015, qui a frappé de manière indifférenciée.

Avec Samuel Paty, c’était une première ouverture du champ des possibles. Avec Dominique Bernard, tous les possibles sont ouverts. C’est vertigineux. Bien sûr qu’il y a de l’émotion aujourd’hui. Certains vont déposer des fleurs, des bougies… D’accord. Mais arrêtons de chercher des échappatoires, de formuler des « oui, mais ». [...]

Il faut arrêter de fabriquer de l’amnésie et comprendre qu’il y a une logique derrière tout cela. Beaucoup ne mesurent pas ce à quoi nous avons affaire. C’est nous tous qui sommes visés, pour ce que nous sommes. Nous ne sommes pas en guerre, mais les islamistes, eux, le sont contre nous. Et beaucoup d’entre nous ne l’ont toujours pas compris."


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