Revue de presse

"Grenoble : le laboratoire de la gauche écolo-progressiste prend l’eau" (Marianne, 5 juil. 19)

8 juillet 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"La plus grande ville dirigée par un élu écologiste est le théâtre d’un télescopage : la canicule, rappelant l’urgence de mesures environnementales dans une commune qui se veut un modèle, et l’affaire du burkini, symbole d’une société française morcelée comme d’une gauche ambiguë.

[…] A la mi mai, alors que la première opération burkini enflammait les réseaux sociaux, son principal opposant au conseil municipal, l’ex-LR Matthieu Chamussy, l’interpellait sur les accointances radicales de Taous Hammouti, la porte-parole du groupuscule, et le sommait de prendre position. De fait, Hammouti avait publié sur Facebook, en 2015, une série de posts aujourd’hui supprimés. "N’oubliez jamais que Charlie Hebdo a dégainé le premier", relayait cette militante, prompte à évoquer les "prétendus" attentats du Bataclan, tout en partageant des caricatures publiées sur le site du polémiste antisémite Alain Soral. Depuis, Hammouti a assuré avoir condamné les attentats et s’est défendue de tout antisémitisme. La discrétion semble de mise. Une discrétion… toute relative : si l’activiste n’était pas de la manifestation ce dimanche, on l’a vue, à Roubaix, aux côtés de Yassine Belattar, animateur de radio qui comparait les djihadistes français capturés en Irak à des gamins qui "foutent le bordel à un anniversaire". Aujourd’hui, le voilà fier de poser avec" “Mme Burkini” de Grenoble". […]

Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, accusait l’élu d’"ambiguïté, en n’intervenant pas fermement pour défendre les droits des femmes et les valeurs de la République", sans trancher elle-même sur la nécessité d’interdire ou non le burkini : d’un côté, la ministre juge ce vêtement porteur d’"un message politique" destiné à "créer une nouvelle norme", de l’autre, elle assure que "les femmes, quels que soient leurs religions ou leurs modes de vie, doivent pouvoir accéder aux piscines municipales .

"On n’y comprend rien", s’énerve Eric Piolle, qui dénonce une "vaste hypocrisie". […]

Une préconisation que dénonce avec force Eric Piolle : "On nous dit : “ Débrouillez-vous.” Ce n’est pas aux 36 000 maires d’entamer des “dialogues individuels”. " L’élu a d’ailleurs publié un communiqué dans lequel il "condamne" cette "campagne d’actions militantes", mais en se gardant de toute référence à la laïcité. "Il n’est pas de mon ressort de définir ce qui relève ou non de la laïcité, déclare-t-il à Marianne. L’Etat a décidé que l’école était sanctuarisée du fait religieux. Sion doit le faire ailleurs, c’est de son ressort."

Mardi 2 juillet, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, lui a répondu sur RMC, en martelant que "les règlements des piscines sont suffisants". Une position qui n’est pas sans rappeler les premières affaires de voile à l’école, en 1989, quand l’Etat avait laissé aux professeurs la responsabilité d’accepter ou non le foulard islamique dans leurs classes.

Eric Piolle, lui, a officiellement décidé de "ne pas faire évoluer le règlement intérieur des piscines cet été". Et après ? Selon Matthieu Chamussy, cette précision chronologique " rend la chose possible avant les élections de mars 2020". […]"

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