Revue de presse

Liban : "Ghadi, premier bébé libanais "libéré de toutes les contraintes religieuses" " (lorientlejour.com , 28 oct. 13)

31 octobre 2013

"Leur mariage civil, le premier entre deux Libanais au Liban, avait fait l’effet d’une bombe et bousculé les traditions libanaises [1]. Un an après leur union, qui a été enregistrée par le ministère de l’Intérieur en avril dernier, Nidal Darwiche et Khouloud Sukkarieh reviennent sur le devant de la scène en publiant sur les réseaux sociaux une photo du registre d’état civil de leur bébé, Ghadi, qui se trouve être le premier nouveau-né libanais sans appartenance religieuse. Sur son registre d’état civil, cette mention est en effet rayée. [...]

Pourquoi était-il important pour vous de ne pas indiquer l’appartenance religieuse de votre enfant à l’état civil ?

En fait, l’inscription de Ghadi sans appartenance religieuse au registre d’état civil était acquise vu que sa mère et moi avions rayé la mention de notre appartenance religieuse sur les registres officiels afin de contracter un mariage civil.

Avez-vous rencontré des difficultés dans votre démarche pour inscrire Ghadi sans mention d’appartenance religieuse au registre d’état civil ?

La formalité a été d’une grande simplicité. Nous nous sommes adressés au même bureau d’état civil qui a enregistré notre mariage. Autant l’enregistrement de notre mariage s’était révélé être un long parcours semé d’embûches, autant l’enregistrement de notre fils était facile et rapide. Les fonctionnaires savent désormais que tout ce que nous faisons est légal. [...]

Pensez-vous que la vie de votre enfant risque d’être compliquée au Liban, en l’absence de mention de son appartenance religieuse sur l’état civil ?

Au contraire, Ghadi est ainsi libéré de toutes les contraintes religieuses. A mon avis, tout le peuple libanais est dans l’erreur et le cas de Ghadi est à prendre en exemple. Il n’aura aucun problème dans ses formalités futures, vu que tout a été fait dans le respect des lois. [...] Un Libanais est Libanais quelle que soit son appartenance religieuse.

Pensez-vous que votre mariage civil a commencé à faire bouger les choses au Liban en ce qui concerne le confessionnalisme qui régit la société ? Etes-vous satisfait du rythme où vont les choses ?

Nous sommes convaincus de notre bataille contre le système confessionnel. Nous avons réussi à nous marier civilement et à faire inscrire notre mariage au registre d’état civil. Nous avons à présent inscrit notre fils sans appartenance religieuse. Nous avançons pas à pas. [...] Nous avons pris des risques, essuyé des critiques blessantes, mais nous faisons tout dans le cadre légal.
Preuve en est, plus de 10 mariages civils ont été contractés au Liban depuis le nôtre.
Nous avons été combattus par les hommes de religion qui nous ont blâmés et exercé sur nous des pressions considérables, sans compter les menaces. Et nous n’avons reçu le soutien d’aucun responsable politique.
Mais nous continuerons d’aller de l’avant."

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