Revue de presse

“Georges Gastaud veut bouter les mots anglais hors de Lens” (La Voix du Nord, 18 juin 10)

23 juin 2010

"Fondateur du COURRIEL, un collectif qui défend la langue française, Georges Gastaud remettra ce matin au chef de cabinet du sous-préfet un texte contre « l’anglophonisation totalitaire et systématique des enseignes commerciales ». Un rassemblement est prévu à 10 heures en sous-préfecture. En attendant, visite guidée dans le centre-ville lensois.

Ce qui suit n’est pas une balade organisée par l’office du tourisme. Il s’agit simplement de lever la tête à la recherche de toutes les enseignes où l’anglais (voire une approche de l’anglais) a volé la vedette au français. Comme guide, Georges Gastaud se prête volontiers au jeu, lui qui a créé voici un an le COURRIEL, collectif unitaire républicain de résistance, d’initiatives et d’émancipation linguistique.

« Les deux tiers des nouvelles enseignes sont en anglais », déplore le professeur de philosophie du lycée Condorcet qui se présente à la fois comme communiste, internationaliste et patriote. Et c’est vrai qu’en y regardant de plus près, les noms des vitrines renvoient plus à la langue de Shakespeare (encore qu’elles ne veulent rien dire en anglais bien souvent) qu’à celle de Molière.

L’inventaire n’est pas exhaustif entre Carrefour city, Subway, The Phone house, Optical center ou encore Visionoptic. Au cours de ce lèche-vitrines, Georges Gastaud se révèle fin observateur. Ne déniche-t-il pas un parfum nommé Flower party chez Yves Rocher... « Je suis particulièrement scandalisé de voir que des noms de parfums sont en anglais alors que c’est du savoir-faire français », insiste l’enseignant par ailleurs militant du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF). Quant à Shampoo, l’enseigne renvoie à une double importation linguistique (shampooing, puis shampoo) qui a le double don d’irriter le prof.

« I love le livret A »

Notre guide lensois sort d’autres aberrations de son sac. Comme ce prospectus pour la vente de livres intitulée tout bonnement Books. Ou cette publicité pour le livret A de La Poste intitulée « I love L.A. » Comme ces nouveaux produits de la SNCF, TGV night ou Family TGV ... Dans l’autre sens, les Britanniques absorbent les mots français dans leur façon de parler. « Le mot "management", français à l’origine, a été anglicisé par les Anglais alors que nous, on n’est même pas capable de le prononcer à la française ! », poursuit Georges Gastaud. Et que dire du concept de care repris par Martine Aubry. Il le laisse pantois.

L’heure est grave : « C’est un combat citoyen contre les discriminations majeures qui se mettent en place en Europe contre ceux qui ne parleront pas parfaitement la langue dominante de l’Empire en construction. » Même le mot le plus simple, yes, a été emprunté aux Anglo-saxons. « C’est très grave parce que les deux mots fondamentaux d’une langue sont le "oui" et le "non" », estime Georges Gastaud pour qui la défense de toutes les langues, y compris l’anglais, est à l’ordre du jour. Il prône l’égalité entre toutes, vantant l’Internationale plutôt que le supranational.

Et comme le Louvre arrive à Lens, il espère bien que la signalétique ne sera pas écrite qu’en français et en anglais mais ouverte aux langues voisines que sont le néerlandais et l’allemand."

PHILIPPE BESSIN
PHOTO DELPHINE PINEAU

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