16 octobre 2018
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Un an après avoir laminé électoralement les vieux partis, la formation présidentielle majoritaire à l’Assemblée nationale affiche une identité singulièrement ectoplasmique. Au long de la crise provoquée par les démissions de deux ministres d’Etat, Nicolas Hulot et Gérard Collomb, le parti du pouvoir semblait s’être évanoui. On voyait bien quelques perroquets répéter ce que l’on appelle des éléments de langage dans les médias, d’où l’on pouvait déduire que les ministres n’ont qu’une importance relative, ce que nous avions déjà cru comprendre. Pour la première fois depuis la fondation de la Ve République, le parti au pouvoir n’existe que par son fondateur et maître, Emmanuel Macron. Il n’y a même pas de « barons », comparables à ces gaullistes historiques, certes totalement dévoués au Général, mais avec une légitimité acquise dans les combats de la France libre. On se gaussait, bien sûr, de ce parti poussé comme un champignon en 1958, l’UNR, mélange de vieux routiers de la politique, de godillots marchant au pas et de véritables héros, parfois hauts en couleur.
Mais le gaullisme avait déjà une histoire avant de se constituer en parti de gouvernement à la faveur de la victoire électorale de 1958. Emmanuel Macron a seulement joué de la décomposition des anciens partis politiques pour constituer une formation, en partant du principe qu’il suffit de mouvoir ses jambes pour être en marche. Il a ensuite associé le mot « République » à la marche, tout en distribuant des postes clés à des politiciens assez avisés pour prendre le train en marche, quand ce n’était pas à l’arrivée. […]
Tous les présidents de la Ve République ont cherché à étendre leur pouvoir, mais ils devaient tenir compte des partis de leur majorité. Emmanuel Macron compose, décompose et recompose son propre parti. […]
L’identité du machin étiqueté REM tient exclusivement à Emmanuel Macron. […]
La disparition des anciens partis n’a pas régénéré la vie politique, au contraire ! Le monarque remplace ses intendants et ses surintendants, la communication tient lieu de politique. Emmanuel Macron organise le vide démocratique, pour avoir en face de lui un épouvantail ou à la rigueur un tribun, mais aucune force porteuse d’alternance. […]"
Comité Laïcité République
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