Edito du président

Fin de vie : le souhait de deux lois relève de la stratégie d’obstruction (G. Abergel, 26 jan. 25)

par Gilbert Abergel, président du Comité Laïcité République 26 janvier 2025

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Pourquoi ces hommes qui nous gouvernent ne comprennent-ils pas que leur mépris du citoyen alimente inéluctablement les caisses du populisme ?

Car il y a bien mépris dans cette volonté du Premier ministre d’établir un nouveau calendrier pour l’examen du projet de loi sur la fin de vie.

Du sénateur Henri Caillavet aux députés Jean-Louis Touraine, avant Olivier Falorni, de nombreux élus ont, depuis des décennies, porté ce désir des citoyens d’une évolution de nos lois, en allant vers une plus grande liberté de choix.

Le Président de la République a, lui-même, souhaité consulter les citoyens en instaurant des conventions dont les travaux ont confirmé, à une très large majorité, ce souhait.
Notre parlement dispose, à ce jour, d’un projet de loi porté par Olivier Falorni, projet élaboré après de multiples concertations.

Que vous faut-il de plus, Monsieur le Premier ministre ?

Vous proposez, comme le demandent les opposants à la loi, peu nombreux, mais disposant de relais apparemment efficaces, de scinder la proposition initiale en deux projets distincts, l’un pour la fin de vie, l’autre pour les soins palliatifs.

L’argument selon lequel les soins palliatifs auraient, eux aussi, besoin d’une nouvelle loi ne tient pas. Chacun sait que nous disposons de tous les textes nécessaires au développement de ces unités dédiées. Faute de moyens, nous avons fait semblant de faire. Par exemple en créant des « lits de soins palliatifs » noyés au sein de services de médecine en lieu et place des unités de soins palliatifs, dotées, elles, de personnels formés et compétents. On voit bien, comme l’a énoncé la présidente de l’Assemblée nationale que le souhait de deux lois relève de la stratégie d’obstruction.

Monsieur le Premier ministre, en laissant aller à son terme le processus interrompu par la dissolution, vous ne risquez pas la censure, les services de soins palliatifs ne se mettront pas en grève, et, à l’exception de quelques dévots professionnels, personne n’osera vous reprocher de laisser les hommes se substituer à dieu quand il s’agit de prendre en main leur fin de vie.

De quoi donc avez-vous peur Monsieur le Premier ministre ?

Gilbert Abergel,
président du Comité Laïcité République



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