Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Le mois de novembre est un moment particulier pour le Comité Laïcité République. C’est celui de la cérémonie de remise des Prix annuels de la Laïcité. Les lauréats sont choisis par un jury indépendant qui, cette année, siégeait sous la présidence de notre ami Renaud Dély.

Le discours laïque et républicain de la Maire de Paris et la beauté de la « Marianne du CLR », œuvre de C215 désormais remise à chaque lauréat, ont donné à cette édition un lustre tout particulier.

C’est ainsi que nous avons distingué cette année cinq femmes puissantes, qui oeuvrent toutes, en France et à l’étranger, pour la laïcité, l’émancipation et la fraternité des hommes et des femmes. Ariane Mnouchkine, Karima Bennoune, Virginie Tournay, Fatiha Boudjahlat et Nadia Geerts, dont les beaux discours ont résonné de leur convictions laïques et universalistes, rejoignent la phalange de nos lauréats et pourront désormais elles aussi se réclamer de cette fraternité qui unit depuis 16 ans ces quarante-trois porteurs de flambeau. Et nous avons bien besoin de la lumière qu’ils dispensent en des temps obscurs et troublés.

En ce même mois de novembre en effet, les femmes iraniennes que nous avions collectivement primées l’année dernière, continuent à se battre et entraînent derrière elles une partie de plus en plus importante de la population ; les femmes algériennes affirment leur volonté de se libérer ; nos amis québécois se battent contre les accusations de racisme qui frappent leur aspiration à la laïcité.

Et pourtant, il s’est trouvé en France 13 500 personnes pour défiler contre la liberté, l’égalité et la fraternité [1]. Certains ont hurlé que leur dieu est grand à quelques centaines de mètres du Bataclan où le même cri a précédé le massacre de 130 innocents [2] ; d’autres ou les mêmes ont porté l’étoile jaune osant comparer le sort qui est fait à nos concitoyens de religion musulmane en France en 2019 à celui des adultes et des enfants juifs persécutés, déportés, torturés, assassinés, dans l’Allemagne d’Hitler. Ils ont aussi appelé à défiler contre les lois préservant la liberté de conscience renommées « lois liberticides ».

Ces agissements, cette manifestation groupusculaire, seraient méprisables, voire risibles, s’il ne s’était pas trouvé des personnalités politiques et syndicales et leurs organisations, pour s’y associer. Une fois la poussière soulevée par l’événement et les polémiques retombée, l’évidence de l’influence des islamistes radicaux et des officines représentant les frères musulmans sur cette manifestation est éclatante. Elle reflète la haine de la France, de la République, de la laïcité, de la démocratie, instillée jour après jour par ces mouvements dans le cœur et l’esprit de certains de nos concitoyens, souvent jeunes, manipulés et rendus étrangers à eux-mêmes et à leur avenir.

En ce même mois de novembre, un courant violent d’intolérance a traversé l’université et les milieux intellectuels, soutenant la censure des idées démocratiques qui ne leur conviennent pas, allant jusqu’à déchirer des livres qu’ils n’ont pas lus et dont l’auteur leur déplaît [3]. L’interdiction de la parole modérée au nom d’une vérité extrémiste et l’autodafé n’ont jamais été des signes annonciateurs de lendemains qui chantent.

Ces manifestations groupusculaires ne réussissent pourtant pas à cacher l’immense adhésion des Français aux principes et valeurs laïques et leur résolution à vivre dans une société sécularisée où règnent la liberté de conscience, pas les directeurs de conscience.

Le CLR continuera à combattre à leur côté pour soutenir notre idéal émancipateur et partager cette fraternité universelle, qui vaut tous les « vivre ensemble ».

Jean-Pierre Sakoun