Revue de presse

Enquête sur la branche de l’Etat islamique chargée « d’exporter la terreur » (lemonde.fr , 6 août 16)

6 août 2016

"[...] Du renseignement interne à la violence externe. A l’origine, l’« Emni » est chargé du renseignement dans les territoires contrôlés par l’EI. Son rôle aujourd’hui est d’organiser les attentats et les attaques à l’extérieur dans plusieurs régions du monde, notamment en Europe, en Asie et dans les pays arabes, selon les informations recueillies par le New York Times. L’unité a la capacité de prendre des décisions en quasi-autonomie par rapport au reste de l’EI, recrutant et répartissant les hommes comme elle l’entend, en les renvoyant par exemple dans leur pays d’origine pour des « missions ».

Sous le commandement d’Abou Mohammed Al-Adnani. Présenté habituellement comme le porte-parole de l’EI et un des derniers hauts responsables à être apparu dans des vidéos de propagande au cours de l’été, Al-Adnani est en réalité plus influent selon le New York Times, recoupant des informations déjà publiées par Le Monde : son rôle est également d’inspirer et coordonner des attaques menées à l’étranger pour le compte de l’Emni.

Derrière les attentats de Paris, de Bruxelles, de Sousse. Selon l’enquête de Rukmini Callimachi, les terroristes qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015, et Bruxelles le 22 mars 2016, avaient été directement entraînés par cette unité. Un Français revenu de Syrie, interrogé par le New York Times, se rappelle par exemple avoir eu pour clients dans son restaurant de Rakka des membres de l’Emni, « dont Abdelhamid Abaaoud », qui a été tué à Saint-Denis le 16 novembre 2015. Selon les chiffres publiés par le New York Times, au moins 28 personnes directement recrutées par l’Emni ont fomenté des attaques, réussies ou non. Des dizaines d’autres ne sont pas passées à l’acte et pourraient former des cellules dormantes. Le djihadiste repenti détenu en Allemagne indique de son côté que l’Emni avait aussi entraîné l’homme qui a tué 39 personnes en Tunisie le 26 juin 2015.

Les « hommes propres » qui font le lien. Selon l’article de Rukmini Callimachi, les individus qui « passent à l’acte » en se revendiquant de l’EI pourraient avoir un lien moins direct avec l’organisation que ce qu’ils affirment dans leurs revendications. Le djihadiste repenti emprisonné en Allemagne évoque l’existence d’« hommes propres », de récents convertis sans lien avec les groupes radicaux, qui feraient la jonction entre « les terroristes potentiels » et des membres de l’EI en clandestinité, qui les conseillent sur la manière de confectionner une bombe ou de prêter allégeance en ligne.

Des ressources humaines sic [1] réparties pour consolider un réseau. Une des missions de l’Emni est de répartir ses hommes dans les pays de manière froidement organisée, afin d’augmenter leur efficacité. Le repenti allemand interrogé par la journaliste du New York Times a par exemple été encouragé à rentrer en Allemagne, car des membres de l’Emni lui auraient dit : « nous n’avons pas assez de gens en Allemagne qui soient prêts à faire le boulot ». Concernant la France, ce repenti raconte qu’un de ses amis avait entendu : « Ne t’inquiète pas, il n’y a aucun problème », sous-entendant qu’un nombre important de relais de l’Emni se trouvaient sur le territoire français. Dans ce contexte, l’Amérique est soumise à un autre régime, car le retour ou l’arrivée sur le territoire américain est plus difficile. Dans tous les cas, le recrutement et le passage à l’acte sont téléguidés sur Internet, et facilités car « ils peuvent acheter des armes comme ils veulent. Nous n’avons pas besoin d’intermédiaire qui fournisse des armes ». [...]"

Lire "Enquête du « New York Times » sur la branche de l’Etat islamique chargée « d’exporter la terreur »"

[1Note du CLR.



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