Association des libres penseurs de France

Eglise et Etat : vous avez dit séparation ? (ADLPF, 17 déc. 17)

18 décembre 2017

"Dans la feuille de route donnée début septembre à son ministre de l’intérieur, Emmanuel Macron chargeait celui-ci de « promouvoir une laïcité de liberté (...), permettant à chacun d’exercer son culte à la condition qu’il le fasse dans le respect des lois, de l’ordre public et des valeurs de la République ».

Dont acte. L’« instance de dialogue avec l’Église catholique » s’est réunie ce mardi 12 décembre à 16 h 30 à l’hôtel Matignon. Comme chaque année, elle rassemble, autour du premier ministre, les principaux responsables de l’Église de France – le nonce apostolique, les représentants de la Conférence des évêques et l’archevêque de Paris – et plusieurs ministres.

Au menu deux volets qui ont traité, le premier des sujets techniques, dont la mise en œuvre du décret paru le 5 mai qui rend obligatoire la possession d’un diplôme « sanctionnant une formation civique et civile agréée » pour les futurs aumôniers pénitentiaires, hospitaliers et militaires « salariés ou nouvellement recrutés ».

Les responsables catholiques s’inquiètent de la lourdeur de cette nouvelle formalité, qui visait principalement les aumôniers musulmans intervenant en prison, dans un contexte de lutte contre la radicalisation. L’obligation d’acquérir ce diplôme universitaire (DU) aura un coût pour des aumôniers catholiques en grande majorité bénévoles ou faiblement rémunérés. Ne dites pas que l’Église est riche, elle se soucie assez peu de ses « bénévoles ».

Second volet : un échange plus politique entre l’Église catholique et le gouvernement. Plusieurs sujets étaient inscrits au programme de cette deuxième partie, à la demande des responsables catholiques : « le mal-logement et les migrants », mais aussi « la méthode » retenue pour la prochaine révision des lois de bioéthique. Des thèmes chers aux évêques de France et sur lesquels ils ont planché lors de leur assemblée plénière d’automne à Lourdes.

Miracle ! Voilà comment, tout doucettement, l’Église, pourtant priée par la loi du 9/12/1905 de ne pas chercher à influencer l’État, revient en force avec la bénédiction, si j’ose dire, des pouvoirs publics pourtant en charge du respect de la dite loi..."

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