Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Le président de la République vient de nous donner une preuve de plus de sa méconnaissance du terrain, des attentes, des craintes et des espoirs de ses concitoyens.

On a bien compris que les calculs qui ont abouti à sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale répondaient à son souci de retrouver quelques marges de manœuvre pour vivre ses trois dernières années de mandat.

En mettant les Français devant un choix impossible entre une droite gangrénée par le RN et une gauche à laquelle nombre d’électeurs reprocheront sa complicité implicite avec les positions extrémistes de LFI, le président espère offrir un choix par défaut.

Ce pari est risqué. Il le sait, mais il le fait. Nous n’avons désormais d’autre choix que de relever collectivement ce défi en contribuant à la construction d’une véritable alliance républicaine transcendant les clivages politiques habituels.

En l’état actuel, la gauche, après avoir créé le « Nouveau Front populaire » présentera des candidatures uniques dont le nombre fait la part belle à LFI, eu égard au nombre de sortants, prenant le risque d’effacer l’espoir né des dernières élections européennes.

Tout est donc oublié ! Oubliés les terroristes du Hamas qui incarneraient la "cause palestinienne", oublié l’antisémitisme "résiduel" dans notre belle République, oubliées les manifestantes maltraitées alors qu’elles demandaient la reconnaissance des crimes sexuels commis le 7 octobre. Le sauvetage d’une République menacée devra se payer du prix de ces oublis.

La droite républicaine, après nous avoir offert un spectacle comico-tragique, semble vouloir se mettre en ordre de marche, débarrassée de ceux qui, depuis longtemps, n’étaient que des faux nez du RN.

Nous devons donc nous préparer à lutter de toutes nos forces. Car, avec l’hypothèse d’un RN au pouvoir, c’est notre édifice républicain qui est menacé, n’en déplaise aux naïfs qui s’imaginent que Mme Le Pen ne tiendra pas le serment qu’elle fit de porter avec elle "toute l’histoire du Front national".

Sans doute cette hypothèse, la pire, n’est-elle pas assurée, mais elle est crédible.

La réponse ne pourra venir que de ces hommes et ces femmes, républicains humanistes et laïques des deux bords qui ont pris leurs distances avec les outrances de leurs camps respectifs.

Gilbert Abergel,
président du Comité Laïcité République