21 septembre 2021
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Les faits Archevêque de Santiago du Chili, le cardinal Celestino Aós a profité samedi 18 septembre d’une cérémonie en présence des plus hautes autorités du pays pour énumérer les « valeurs non négociables ». Pour lui, ce rappel de points fondamentaux était d’autant plus nécessaire que le pays est en pleine réforme constitutionnelle.
Xavier Le Normand
C’est la tradition au Chili : chaque année, chaque cathédrale du pays accueille une célébration d’action de grâces - un Te Deum - le 18 septembre, première des deux journées des « fêtes patriotiques ». Dans ce pays où une large majorité de la population est catholique, il est d’usage que les autorités civiles et politiques participent à la célébration.
Cette année, ces Te Deum ont ainsi eu le samedi 18 septembre. À Santiago, la capitale, la cérémonie était conduite par l’archevêque, le cardinal Celestino Aós, devant une assemblée au premier rang de laquelle était présent Sebastián Piñera, président du pays. Le cardinal natif d’Espagne a ainsi saisi l’occasion pour transmettre ce qui constitue selon lui les « valeurs non négociables » alors que le Chili est en pleine réforme constitutionnelle.
« Nous rendons grâce pour tous ceux qui cherchent à respecter et à protéger les valeurs non négociables », a ainsi déclaré l’archevêque de Santiago dans son homélie, avant d’énumérer : « le respect et la défense de la vie humaine de sa conception à sa fin naturelle, la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, la liberté des parents de choisir le modèle et l’établissement d’éducation de leurs enfants, la promotion du bien commun sous toutes ses formes et la subsidiarité de l’État qui respecte l’autonomie des organisations et coopère avec elles ».
Une liste édictée par Benoît XVI
Selon le cardinal Aós, il était d’autant plus indispensable de lister ces points qu’« aujourd’hui, en démocratie, la question de savoir ce qui correspond désormais à la loi de la vérité, ce qui est vraiment juste et peut devenir loi, n’est pas si évident ». S’ils ne sont pas cités explicitement, ces propos font notamment référence à deux projets de légalisation actuellement en discussion au Chili, l’un au sujet de l’euthanasie, le second à propos de l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.
Cette liste du cardinal Aós reprend en réalité un enseignement développé à partir de 2002 par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, puis une fois devenu pape. Dans son exhortation Sacrementum caritatis (2007), il fait ainsi cette énumération, estimant que les législateurs et politiciens catholiques doivent « se sentir particulièrement interpellés par leur conscience » au regard de ces valeurs, au nom de la « cohérence eucharistique ». « Les évêques sont tenus de rappeler constamment ces valeurs, cela fait partie de leur responsabilité », édictait d’ailleurs Benoît XVI.
L’ajout de l’environnement
L’archevêque de la capitale chilienne a toutefois élargi la liste des « valeurs non négociables » établie par le prédécesseur du pape François. En effet, le point sur la subsidiarité de l’État n’y figure pas. De même, sans le mettre au même rang que les autres, un autre point a également été cité par le cardinal Aós dans son homélie : la protection de l’environnement. « L’importance de l’écologie est aujourd’hui indiscutable, a-t-il ainsi souligné. Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre avec cohérence. »
La décision d’une réforme constitutionnelle au Chili a été actée par un référendum organisé en octobre 2020. Des élections constituantes ont par conséquent eu lieu en mai dernier. Ses travaux ont commencé début juillet, mais le nouveau texte fondamental n’est pas attendu avant au mieux 2022."
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