Revue de presse

"Charlie Hebdo : "On ne fait que commenter l’actualité", disait Charb" (sudouest.fr , 22 sept. 12, 7 jan. 15)

9 janvier 2015

""Ceux qui ont des armes et qui les affûtent depuis un moment, ce sont les extrémistes religieux". Le 22 septembre 2012, Sudouest.fr a publié une interview de Charb. A l’époque, un Rochelais avait appelé à sa décapitation.

[...] Avec le recul, quel regard portez-vous sur cette affaire ?

On ne remet rien en question. On a fait notre boulot comme d’habitude. Il n’a pas été interprété comme d’habitude. Ce qui est grave, c’est tout le ramdam qui est fait autour, car ça ne méritait pas ça. Mais ça ne nous empêchera pas de faire des numéros comme on a envie de les faire. Ce ne sont pas des excités, extrêmement minoritaires, qui vont nous dicter la ligne éditoriale de "Charlie Hebdo". Ce ne sont pas non plus des politiques tremblants de peur qui vont nous dire ce qu’on doit écrire ou pas dans le journal. Ce qui me choque, c’est qu’une certaine partie de la classe politique et intellectuelle a renoncé à s’exprimer librement.

Justement, fallait-il tenir du contexte et de la flambée de violence née du film islamophobe ?

On me parle du contexte et de la situation. Mais si on commence à tenir compte du contexte, c’est-à-dire de la possibilité que des excités vous menacent de mort et vous tuent parce que vous racontez des choses qui ne leur plaisent pas, vous ne racontez jamais rien. Si vous tenez compte du contexte, ce n’est jamais le bon moment pour publier des dessins déconnant sur une religion.

Le contexte n’est donc pas un argument ?

Quand on a brûlé l’année dernière, on ne parlait pas de la rue arabe qui était en colère après un film américain, il n’y avait pas de manifestations à Paris.Maintenant, on ne fait que commenter l’actualité et ça n’est pas le bon moment. Alors je ne vois pas bien quand c’est le bon moment. Avant, ce n’est pas le bon moment, après non plus. En fait, il ne faut jamais rien faire. J’ai décidé, une bonne fois pour toute, de ne pas tenir compte du contexte.

Est-ce que la réaction des politiques, qui ont condamné votre initiative, vous a surpris ?

Je suis très surpris des réactions politiques. Y compris de gens dont on est très proche politiquement sur plein d’autres sujets. Notamment chez les Verts ou au NPA. Mais quand on entend les propos de Cohn-Bendit, c’est affligeant. Je n’en reviens pas. Quand on entend les propos des porte-parole du NPA, c’est à pleurer. [...]"

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