Revue de presse

C. Pina : « On ne pourra pas combattre la violence terroriste en ignorant la progression de l’islamisme » (lefigaro.fr/vox , 8 oct. 19)

Céline Pina, ex-conseillère régionale (PS) d’Ile-de-France, animatrice de Viv(r)e la République, auteur de "Silence coupable" (Kero). 30 octobre 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"[…] Jamais le déni et le refus de réalité n’ont été aussi hauts. Nous avons sur notre sol des islamistes (salafistes et Frères musulmans) qui prônent un islam politique morbide et violent et travaillent avec succès à radicaliser une population. Leur influence se traduit par ces assassinats de proximité, des passages à l’acte terroristes mais aussi le séparatisme qu’ils installent en exhibant des signes rejetant l’égalité femmes-hommes, en refusant de partager la nourriture de ceux qu’ils considèrent comme des kouffars ou de respecter la loi républicaine. Sur certains territoires d’ailleurs, les habitants peuvent se sentir étrangers dans leur propre pays. C’est une réalité mais elle est plus que refusée par ceux qui nous gouvernent : ils la rejettent. Et la part d’impuissance dans leur refus de voir est manifeste. […]

Si les signalements ne remontent pas, c’est souvent que l’on a une meilleure carrière en tant que responsable quand on joue à « pas de vague », plutôt qu’en affrontant les tensions. Mais surtout, c’est en premier lieu parce que notre État n’a même pas défini la « radicalisation ». Dans les rapports disponibles sur le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, rien n’est jamais nommé. On ne dit pas quelle idéologie politico-religieuse nous attaque, le mot même de religion est quasiment absent. Ce refus de dire ce qui est à combattre ne permet pas que les signalements remontent. Cela ne permet pas d’identifier les signaux faibles ni d’élaborer une doctrine de repérage et d’action. Pire même, les soupçons « d’islamophobie » et le renvoi à l’extrême droite des républicains lucides ont délégitimé les alertes. Un signalement peut très vite se retourner en mise en accusation de celui qui le fait. Pire encore, pour avoir rédigé nombre de tracts électoraux et dû gérer les magnifiques idées d’élus qui n’ont que 3 propositions mais veulent en afficher 15, je sais quels termes sont utilisés quand le politique et l’administration n’ont ni doctrine, ni piste d’action, ni moyens et s’abritent derrière un langage orwellien pour enfumer les Français. Dans les rapports de ce comité, on utilise à foison le terme « sensibiliser », « développer », « amplifier », « renforcer » « diffuser », « faire évoluer », bref tout ce qui permet de recycler des dispositifs existants qui ont rarement donné de quelconques résultats. Le seul objectif est ici de faire croire que le problème est pris en charge et de communiquer à coups de chiffres, mais derrière il y a peu de concret. Ces rapports ne sont parfois que des façades Potemkine. Ainsi, à la lecture des 60 mesures du rapport « Prévenir pour protéger » explicitant le nouveau plan national de prévention et de la radicalisation élaboré en 2018, on se rend compte que le but est d’afficher 60 mesures, pas de se soucier de leur réelle pertinence face aux situations concrètes.

Rappelons aussi sous François Hollande le gag de la déradicalisation confiée à une Dounia Bouzar, proche des Frères musulmans, donc d’une branche des islamistes. Et Castaner s’étonne que les services ne soient pas plus réactifs ? Le pire est que ce qui a fait tomber cette femme, ce n’est pas sa proximité avec les islamistes mais sa gourmandise financière et son absence de résultats... Autre facteur qui empêche les remontées : l’ambiguïté du gouvernement, qui par ailleurs laisse les islamistes pousser leurs pions au sein de l’Islam de France sans réagir quand les spécialistes du sujet s’étranglent, et se tait quand la Ligue islamique mondiale vient faire son show. Le Président et le Premier ministre étaient prévus à l’inauguration d’une conférence de réhabilitation de cet organisme saoudien qui diffuse un islam violent et archaïque, jusqu’à ce que l’indignation des réseaux sociaux les en dissuade. Pointer du doigt le djihadisme, tout en entretenant des liens avec les islamistes ; vouloir combattre la violence tout en ignorant sur les territoires la progression de l’islam politique, tout cela empêche qu’une lutte efficace puisse être menée. Tout cela est de la responsabilité des élus. […]

Rappelons qu’aujourd’hui il y aurait semble-t-il une quinzaine de personnes suivies pour radicalisation à la Préfecture de police. On salue leurs collègues de travail au passage. Mais concrètement, que veut dire « suivi » ? Comment des personnes adhérant à une entreprise de déstabilisation de l’État sont-elles encore présentes au sein des forces de l’ordre ? Pourquoi ne pas mettre en place les moyens permettant de révoquer de la fonction publique des personnes qui contestent les fondamentaux du contrat social que celle-ci est chargée de traduire en acte ? Au nom de la sûreté nationale, ces personnels ne peuvent travailler à notre sécurité alors qu’ils nous considèrent comme sous-humains... Il est plus que temps que l’État regarde en face ces questions. […]"

Lire « On ne pourra pas combattre la violence terroriste en ignorant la progression de l’islamisme ».


Voir aussi toute la rubrique Attaque de la préfecture de police de Paris (3 oct. 19) (note du CLR).


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