16 juillet 2012
"La Fédération internationale du football n’est pas un lieu où l’on s’attend à un surcroît de sensibilité aux droits des femmes. On lui demande simplement de ne pas trahir les valeurs du sport. Elle l’a fait en autorisant le voile comme seule et unique dérogation à l’uniforme sportif.
Ce qui revient à piétiner les valeurs olympiques, qui interdisent en principe toute démarcation politique ou religieuse sur les maillots ou les podiums. Non pas par un attachement quelconque à la laïcité, mais comme étant le seul moyen de sanctuariser les terrains sportifs et de garantir l’égalité entre les compétiteurs.
C’est au nom de cet esprit sportif que Nelson Mandela avait obtenu l’exclusion de l’Afrique du Sud du mouvement olympique tant que l’apartheid existait... Il faut croire que l’apartheid sexuel est moins grave. Ou que le Qatar et ses alliés sont suffisamment puissants pour dicter leur loi au sein du monde du football. En l’occurrence, une vision sexiste et pudibonde de la religion qui n’a rien à faire sur un terrain.
De deux choses l’une, soit les femmes sont censées être "pudiques" et alors elles ne jouent pas, soit elles jouent, mais dans la même tenue que l’équipe adverse. [...]
En brisant le consensus sportif pour respecter le port du voile comme élément culturel, les pays du Golfe ont obtenu une victoire écrasante sur l’universalité. [...]
La Ligue internationale du droit des femmes l’a bien compris. Elle invite à soutenir l’appel "Jeux olympiques de Londres 2012 : justice pour les femmes", qui demande la stricte application des principes d’égalité et de neutralité lors des prochains Jeux olympiques.
La ministre des sports devrait le signer. Au lieu d’expliquer cette dérogation comme étant un moyen de "permettre à certaines femmes et équipes féminines qui étaient exclues de la pratique sportive de participer à la compétition". Un peu comme si l’Afrique du Sud de l’apartheid avait réussi à lever l’embargo, et qu’un ministre des sports français se réjouissait du fait que les Noirs sud-africains puissent enfin jouer."
Comité Laïcité République
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