27 novembre 2007
Depuis déjà 150 jours, chaque jour davantage, la Belgique s’enfonce dans une grave crise politique, la plus longue que le pays ait jamais connue, exacerbée par des divergences de plus en plus fortes sur le principe même de son existence en tant que Nation.
Cette crise est non seulement politique, en ce qu’elle met en exergue des querelles politiciennes que l’on croyait révolues ; elle est aussi profondément morale en ce que le divorce entre Flamands et Wallons, tant redouté par certains mais provoqué par d’autres, est plus que symbolique, dans ce pays sur lequel se focalisent tous les regards, depuis que Bruxelles est devenue la capitale de l’Europe. La dislocation de la Belgique, telle que l’avait fondée les hommes de 1830, serait en effet une nouvelle étape dans le projet de redessiner la carte de l’Europe, en gommant d’un trait la force de l’histoire comme socle commun d’unité.
Après l’explosion de l’ex-Yougoslavie - avec pour corollaire des plaies mal refermées dans l’ensemble des Balkans occidentaux, région qui n’attend qu’un geste pour s’enflammer de nouveau - l’irruption des velléités nationalo-régionalistes constitue une grave menace pour la stabilité et la paix.
Car, en effet, cette crise porte en elle tous les germes d’une crise qui menace, ailleurs en Europe, l’existence même de certains Etats. Les griefs faits par les Flamands aux Wallons sont-ils si différents que ceux que font les Albanais du Kosovo aux minorités serbes ? Les discriminations linguistiques, dont se disent victimes les deux communautés sont-elles si éloignées que cela de l’irrédentisme basque ou catalan qui menace l’unité chèrement acquise des Espagnols ?
Face à cette menace grave de délitement de l’Etat-Nation en Belgique, le Comité Laïcité République tient à rappeler, dans le cadre d’un débat européen qui s’ouvre de nouveau, combien l’unité nationale est un acquis à défendre, partout où le communautarisme est à l’oeuvre pour en saper la légitimité et en minorer l’importance, au titre de présupposés tendancieux, bien loin de l’incarnation de bien commun, d’intérêt général, d’égalité des droits et de laïcité portés par la communauté de destin offert par la Nation.
CLR, 27 novembre 2007
Comité Laïcité République
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