Revue de presse

"Au Liban, "pas de guerre civile, mais un mariage civil"" (metrofrance.com , 23 av. 13)

24 avril 2013

"Dans un jardin beyrouthin ce dimanche, l’ambiance est bon enfant. Orchestre traditionnel, buffet, discussions joyeuses. Les participants sont pourtant rassemblés dans un but citoyen : tous revendiquent le droit au mariage civil. Dans un pays où 18 confessions cohabitent, seules les autorités religieuses sont habilitées à gérer les questions maritales, de divorce ou d’héritage.

Rana Khoury, organisatrice de l’événement, explique : "Si deux fiancés sont de confessions différentes, ils ont deux possibilités : l’un des deux doit se convertir ou ils doivent s’unir civilement à l’étranger, leur mariage sera alors reconnu au Liban." La plupart des jeunes mariés civils convolent à Chypre, à 45 minutes en avion de Beyrouth. Ils sont une cinquantaine à s’être déplacés pour le rassemblement festif de dimanche, mais sont plus de 30 000 à aimer la page pour le droit au mariage civil d’un célèbre réseau social. Selon des sondages, plus de 50 % des citoyens libanais défendraient ce droit civique et les manifestations à Beyrouth se multiplient ces derniers mois.

A l’origine de ce phénomène de société, un couple désormais très médiatique : Kholoud et Nidal, chiite et sunnite. Ils ont trouvé une faille dans la loi : un décret datant de l’époque du mandat français et tombé en désuétude, qui autorise les personnes sans confession à s’unir civilement. Les jeunes Libanais ont donc fait rayer leurs religions respectives de leur état-civil et se sont mariés au Liban en novembre dernier. Si la plus haute instance juridique libanaise a jugé leur union légale, elle est toujours en attente de validation auprès du ministère de l’Intérieur.

Depuis que cette brèche est ouverte, ils sont nombreux à souhaiter que la loi évolue. Ce dimanche, certains couples sont venus échanger des conseils juridiques, d’autres sont déjà mariés et soutiennent la cause. [...]

Les hauts dignitaires religieux et les citoyens réfractaires invoquent des raisons démographiques, craignant un déséquilibre confessionnel dans un pays où la cohabitation entre les communautés reste précaire plus de vingt ans après la guerre civile et dans une période où le conflit syrien menace de s’étendre au Liban. Le slogan le plus célèbre des manifestants pro union civile s’appuie d’ailleurs sur cette angoisse d’une instabilité communautaire : "Pas de guerre civile, un mariage civil !" [...]"

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