Revue de presse

"Après les attentats, tous pour la laïcité : oui, mais laquelle ?" (AFP, 19 jan. 15)

21 janvier 2015

"Les attentats jihadistes ont relancé le débat sur la laïcité. Faut-il promouvoir une conception ouverte qui fasse place aux religions instituées contre le radicalisme ? Ou une lecture stricte pour endiguer les communautarismes ? Sur ce sujet, l’unité nationale n’est pas de mise.

Les dernières propositions de l’Observatoire de la laïcité pour « renforcer la cohésion nationale » ont bien rappelé l’existence de divergences d’analyse inconciliables sur la présence du fait religieux dans la sphère publique.

Dans un avis adopté la semaine dernière à une très grande majorité de ses 23 membres, cet observatoire rattaché à Matignon et présidé par l’ancien ministre socialiste Jean-Louis Bianco a fait onze préconisations. Certaines, attendues, comme le « développement effectif de l’enseignement laïque du fait religieux dans les établissements scolaires », moyennant une formation des enseignants. D’autres, moins prévisibles, tels « le soutien à la création d’établissements privés de théologie musulmane » et « l’instauration de +conseillers humanistes+ » en prison pour faire barrage à « tout discours extrémiste ».

Trois membres de l’observatoire engagés dans le camp d’une laïcité stricte se sont étranglés en lisant le document final. L’ancien ministre PS Jean Glavany, la sénatrice PRG Françoise Laborde et Patrick Kessel, président du Comité Laïcité République, ont dénoncé des « propositions pour l’essentiel angéliques et pusillanimes, cosmétiques dans le meilleur des cas, tandis que certaines sont clairement antilaïques et évidemment inacceptables pour la République ».

« Voilà encore une nouvelle avancée vers la liberté religieuse plutôt qu’une affirmation de la laïcité », peste auprès de l’AFP Patrick Kessel qui, avec les deux autres frondeurs, a bien failli claquer la porte de l’observatoire.

Patrick Kessel fait partie de ces figures laïques qui estiment par exemple, contre l’avis du gouvernement, qu’un texte législatif est nécessaire pour compléter ceux existants, notamment concernant les signes religieux dont le voile islamique, après la bataille juridique de la crèche Baby-Loup.

« Il n’y a pas de négociation possible sur les valeurs de la République, comme l’égalité homme-femme. Quand on dit ça, aussitôt on nous dit islamophobes, ce qui est absurde : nous sommes pour la liberté absolue de conscience, nous sommes voltairiens », dit cet ancien grand maître du Grand Orient de France. [...]"

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