Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

« La Vigie de la Laïcité » de Messieurs Bianco et Cadène n’aura pas tardé à afficher sa vocation et son ambition :
Surveiller, non pas le respect de la laïcité dans notre République, ce qui semblait induit par le nom de leur association, mais attaquer systématiquement toute dérive par rapport à leur propre conception de la laïcité, et poursuivre la défense d’un Observatoire aujourd’hui disparu pour n’avoir pas répondu aux attentes que sa création avait fait naitre.

Leur critique du rapport de Jean-Pierre Obin illustre parfaitement ce positionnement.

Après avoir rappelé les « grandes victoires » de l’Observatoire qui aurait, lui aussi, dénoncé les lacunes en matière de formation des enseignants, les auteurs se lancent dans une critique convoquant tout à tour, le droit, la philosophie, l’histoire, pour opposer au réel décrit par Jean-Pierre OBIN, une vision désincarnée, profondément marquée par le déni d’une situation dont ils ont pourtant été les spectateurs privilégiés.

A-t-on oublié les attaques indignes de Monsieur Cadène contre Elisabeth Badinter ?

A-t-on oublié le regard bienveillant porté sur des mouvements qui dénonçaient une supposée « islamophobie d’état » ? A-t-on oublié leur naïveté les poussant à considérer l’association « Coexister » comme un mouvement laïque ? A-t-on oublié ce compagnonnage indigne avec des adversaires résolus des valeurs laïques ?

Lorsque ces messieurs nous proposent un cours sur la vraie laïcité, nous regardons leur bilan. Ils disaient « Pas de problème !!! »

On peut, par ailleurs, légitimement interroger Jean-Louis Bianco, qui avait été nommé au Conseil des sages de la laïcité en sa qualité de président de l’Observatoire, sur ses intentions : restera-t-il au Conseil des sages de la laïcité maintenant que l’institution qu’il représentait n’existe plus ?

Cette « Vigie de la Laïcité » n’est que la réincarnation d’une institution porteuse d’un déni ravageur, campée sur des certitudes recueillies dans les milieux les plus hostiles aux valeurs républicaines. En face, il y a, avec le rapport de Jean-Pierre Obin, et le rapport de l’Observatoire du décolonialisme, un ancrage dans le réel et le quotidien de notre République.

Nous saluons ces travaux et souhaitons que cette « Vigie de la Laïcité » s’attelle à la mission que semble porter son titre distinctif.

Gilbert Abergel,
président du Comité Laïcité République