Note de lecture

A. Paasilinna - Attention : humour ravageur ! (S. Mayol)

par Samuel Mayol. 13 juillet 2021

[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Arto Paasilinna, La douce empoisonneuse, Denoël, 2001, 240 p., 20,10 € (Folio, 2014, 256 p., 7,50 €).

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Une vieille dame, Linnea Ravaska, veuve d’un colonel, cultive avec amour son petit jardin en compagnie de son chat, à Harmisto en Finlande. Comme tous les mois, son neveu vient délester sa tante de son maigre revenu, profitant de l’occasion pour la terroriser. Cette fois encore, il n’épargnera rien à Linnea, allant jusqu’à l’obliger à apposer sa signature au bas d’un testament.

Le décor est planté et les principaux personnages esquissés.

A partir d’une situation dramatique, Arto Paasilinna nous entraîne dans une suite de scènes plus cocasses les unes que les autres.

Traumatisée, elle s’enfuit, abandonnant son chat et sa maison aux mains des trois malfrats et se réfugie chez son ami Jaakko Kivistš. Elle se découvre alors un nouveau passe-temps : la confection de poisons, qui lui permettront de se suicider. Mais les tentatives de suicide de Linnea ne se dérouleront pas tout à fait comme prévu. Les victimes ne sont pas toujours celles que l’on croit...

Ce roman est jubilatoire. Arto Paasilinna pointe quelques problèmes de la société finlandaise d’une manière drolatique. Il dépeint des personnages baroques, ni tout blancs ni tout noirs, mais qui ne laissent pas indifférents. On tombe sous le charme de cette drôle de vieille dame, qui n’a pas toujours eu une vie irréprochable mais qui se débarrasse de ses bourreaux avec une innocence désarmante.

Les trois malfrats sont également irrésistibles : corrompus jusqu’à la moelle, leur maladresse n’a d’égale que leur intelligence des plus limitées.

Ce livre dénonce le parasitisme, la moralité et la violence, l’égoïsme, l’indifférence et la lâcheté.

Voilà un auteur à découvrir, qui m’a fait passer un très bon moment de lecture grâce à un livre loufoque doté d’une fin délicieusement immorale.

Samuel Mayol


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