Revue de prese

A. Finkielkraut : "L’élite actuelle est certes intelligente, mais elle est inculte" (Marianne, 7 juil. 22)

Alain Finkielkraut, de l’Académie française, philosophe et écrivain. 16 août 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Incidents au Stade de France samedi 28 mai

"[...] Pour les faiseurs d’opinion, intellectuels ou journalistes, la discrimination est le crime originel, l’ultima ratio de l’histoire. Quand on a cette vision du monde, on est tenté d’écarter les « mauvaises nouvelles idéologiques », c’est-à-dire les événements qui sortent du cadre. Le système ne supporte pas les vérités factuelles qui le contredisent. [...]"

La nomination de Pap Ndiaye à l’Éducation nationale

"[...] Il porte en lui l’idée que n’importe quel enfant de la République peut réussir, mais, en même temps, il met ses enfants à l’École alsacienne. Pap Ndiaye est, en tout cas, un intellectuel. Il ne parle donc pas pour ne rien dire et peut être tenu comptable de ses engagements. Dans son rapport sur la diversité à l’Opéra national de Paris, il écrit que dans le répertoire européen s’exprime « le point de vue sublime des dominants sur le monde : celui d’hommes européens blancs, au pouvoir ou proches de lui ». Nous nageons là en plein wokisme, cette folle arrogance d’un présent qui ne considère pas les trésors de la culture comme une exploration inlassable du phénomène humain mais comme un héritage éminemment suspect et dont il importe avant tout de « déconstruire » les stéréotypes racistes ou sexistes qu’il véhicule. [...]"

Le Rassemblement national

"[...] Ce parti n’est ni fasciste ni factieux. L’époque est révolue où l’on trouvait sur les stands du Front national des brochures de Léon Degrelle, nazi belge convaincu, négationniste fanatique après la guerre. [...] Doit-on pour autant baisser la garde ? La réponse est non. Une autre extrême droite surgit. Ce n’est pas la bête immonde. Ce n’est pas la peste brune. C’est, incarnée entre autres par Thierry Mariani, la conjugaison effrayante d’un tropisme prorusse et d’un antiaméricanisme forcené. Le succès du Rassemblement national tient au fait qu’il a pris en charge une angoisse existentielle ignorée, voire calomniée, par toute une partie de la classe médiatico-politique, mais sa vision géopolitique n’en est pas moins inquiétante. [...]"

La France insoumise

"[...] Comme, dans ces territoires perdus de la République, l’antisémitisme n’est plus une opinion mais, comme l’a dit Georges Bensoussan, un « code culturel », Jean-Luc Mélenchon affirme que les attentats commis par Mohammed Merah ont eu pour effet de montrer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile, et Raquel Garrido déclare que, si Jean-Michel Blanquer s’était opposé au port de la kippa dans les sorties scolaires, il aurait été contraint à la démission.

Non pas, bien sûr, que Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido, Alexis Corbière ou Éric Coquerel soient antisémites, mais ils font des clins d’œil appuyés à l’antisémitisme d’importation et pointent du doigt le Conseil représentatif des institutions juives de France [Crif] quand on leur parle de communautarisme parce qu’ils comptent sur les voix des immigrés et celles de leurs enfants pour accéder au pouvoir et parce qu’avec Israël les juifs sont passés dans le mauvais camp. Malgré leur passé de pogroms et de persécutions, ils ne font plus partie des minorités. Ce sont des dominants, ce sont les oppresseurs du peuple palestinien. Sous l’effet de la politique israélienne, l’antisémitisme parle aujourd’hui la langue immaculée de l’antiracisme. [...]"

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