16 mars 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Pour Me Julien Pinelli, il ne fait aucun doute que les détenus corses sont dans le viseur, car étiquetés racistes. « On plaque des stéréotypes et on caricature les Corses comme des personnes hostiles aux musulmans. Cet écho est sur-amplifié dans les prisons et génère des tensions importantes. » L’avocat témoigne de la nécessité pour les détenus de trouver une protection par tous les moyens possibles : le repli communautaire en serait un. « L’appartenance à une communauté est une garantie de survie, observe-t-il. La détention conduit à adopter des comportements communautaires que l’on n’aurait pas forcément à l’extérieur, ce qui peut être à l’origine de troubles. » [...]
Il serait cependant trompeur de limiter cet état des choses au sort des seuls détenus corses. « En prison, l’objectif a toujours été d’appartenir au groupe de pression le plus puissant, rappelle un responsable national syndical du personnel pénitentiaire. Avant, c’était le grand banditisme qui tenait les taules, mais, à partir du milieu des années 1990, les islamistes et les terroristes ont commencé à tomber et il y a eu des incarcérations massives. L’administration pénitentiaire a eu du mal à anticiper et gérer ce phénomène, c’est compliqué aujourd’hui encore. » « Au centre de Bois-d’Arcy, poursuit-il, les détenus corses n’ont pas eu le choix de faire de la place aux islamistes en promenade. Dans celui de Saint-Maur, il y avait beaucoup de grabuge entre les barbus et les nationalistes basques. À la prison de Liancourt, je me souviens même qu’un détenu condamné pour terrorisme avait pris la place de l’aumônier et dirigeait le prêche. Le prosélytisme est partout et il est vecteur de fortes tensions. » [...]"
Lire "Derrière l’agression d’Yvan Colonna, la hausse des tensions communautaires en prison".
Voir aussi dans la Revue de presse L’agresseur d’Yvan Colonna, un terroriste djihadiste, explique son geste par un « blasphème » de l’indépendantiste corse (AFP, liberation.fr , 3 mars 22) et la rubrique Prison (note du CLR).
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