Revue de presse

Eric Brion : « Je réclame le droit à la vérité et à la nuance » (Le Monde, 31 déc. 17)

20 janvier 2018

"L’ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia reconnaît avoir « tenu des propos déplacés » mais refuse l’amalgame avec l’affaire Weinstein."

"Il y a deux mois et demi, mon nom a été le premier associé à une campagne de dénonciation sur les réseaux sociaux consacrée au harcèlement sexuel. Dans un premier temps, j’ai délibérément choisi de garder le silence, toute parole à chaud pour tenter de rétablir la vérité ou corriger les inexactitudes étant laminée par les réseaux sociaux.

Mais ce silence laisse planer trop de doutes et de questions auxquels je souhaite ici répondre. J’ai effectivement tenu des propos déplacés envers Sandra Muller [la journaliste à l’origine du hashtag #balancetonporc], lors d’un cocktail arrosé très tard dans une soirée, mais à une seule reprise. Elle me plaisait. Je le lui ai dit, lourdement. Et une seule fois, je tiens à le préciser. Je ne veux certainement pas me disculper de ma goujaterie d’alors. Je lui réitère ici mes excuses.

Néanmoins, quel rapport entre mon comportement et l’affaire concernant Harvey Weinstein, accusé de viols et de harcèlement sexuel par plusieurs femmes ? Les deux premiers tweets quasi simultanés de Sandra Muller laissent pourtant volontairement planer une ambiguïté sur ce qui s’est passé ce soir-là, en me « balançant » après avoir appelé les femmes à donner les noms d’hommes qui les ont harcelés « au boulot » et en plaçant cela dans le prolongement des attaques contre le producteur américain.

Or, je n’ai jamais travaillé avec Sandra Muller. Je n’ai jamais été son collaborateur ou son supérieur hiérarchique, comme j’ai pu le lire ici ou là…. Cela est aisé à vérifier, mais, une fois que la machine infernale est lancée, on ne peut pas l’arrêter. Les conséquences personnelles et professionnelles de cet amalgame entre drague lourde et harcèlement sexuel « au boulot » ont été extrêmement importantes et pénalisantes.

La calomnie et la rumeur sont venues s’ajouter à la dénonciation. Je n’ai jamais, par exemple, été viré de France 2, ni d’ailleurs d’aucune des fonctions que j’ai exercées, pour harcèlement sexuel, ce qui a circulé sur Internet. [...]

Je le redis sans ambage, je regrette mes propos. Mais les conséquences ne sont-elles pas disproportionnées ? Se retrouver dans la quasi-impossibilité de travailler, recevoir des insultes, se demander comment protéger ses enfants de toutes ses attaques... J’aurais largement préféré qu’une autre "balance", celle de la justice, tranche dans cette affaire plutôt que le tribunal des réseaux sociaux. [...]"

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