Communiqué du CLR Charente

Wojtyla en France : l’ambiguïté de Chirac (18 août 04)

août 2004

« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » (article 2 – Loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat).

La nouvelle venue, les 14 et 15 août 2004, du pape en France – la huitième depuis le début de son pontificat – a, encore une fois, montré l’ambiguïté et l’hypocrisie de Jacques Chirac face à la Laïcité. D’un coté, il s’oppose – fermement et fort justement – à ceux qui veulent défier la République et remettre en cause ses valeurs laïques. C’est donc ainsi, qu’après un long débat et un large consensus des députés, une loi interdira dès la rentrée dans les établissements scolaires publics « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ». Et d‘un autre côté, il cautionne une religion en accueillant le pape en visite purement religieuse et privée à Lourdes. Et c’est vraiment faire allégeance au représentant d’un dogme religieux que de l’escorter (accompagné de plusieurs ministres et élus) et – es qualité – d’assister aux cérémonies religieuses.

Le Comité Laïcité République dénonce cette nouvelle violation de la loi de 1905 et s’interroge sur la mise à disposition de moyens énormes (une vaste zone protégée par plus de 3000 policiers et gendarmes, missiles et unités spécialisées dans les risques nucléaires et biologiques). De même, il considère la large et complaisante couverture médiatique que les chaines de télévision du service public ont faite de l’événement comme relevant plus du prosélytisme ostentatoire que d’une information neutre et laïque n’exprimant aucun sentiment de religion d’Etat.

Enfin, comment le président, des ministres et des élus de notre République peuvent-ils accueillir à bras ouverts un représentant religieux qui insinue que le fondamentalisme religieux serait le fruit d’un « laïcisme acharné » bien français ? Est-il bien républicain de donner la « bénédiction » à un homme qui vient en négateur de nos lois et débats sur la laïcité, la bioéthique, l’homophobie, qui se positionne en opposant fanatique à l’avortement, à l’euthanasie, à la libération sexuelle et qui donne à la femme « la mission particulière […], à notre époque tentée par le matérialisme et par la sécularisation […] de combattre le progrès » ?

CLR Charente, 18 août 2004


Comité Laïcité République
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