Revue de presse

"Voile à l’université : Valls coupe court à la polémique" (lesechos.fr , 6 mars 15)

6 mars 2015

"Le 6 février, un professeur a été renvoyé de l’université Paris XIII après avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée. Après la charge de l’UMP, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes s’est dite favorable à l’interdiction du port du voile à l’université.

Faut-il interdire le port du voile à l’université ? Depuis le renvoi, le 6 février dernier, d’un professeur de l’université Paris XIII ayant refusé de faire cours devant une étudiante voilée, le débat est relancé. Interdit dans les écoles, les collèges et les lycées depuis l’adoption de la loi de mars 2004 sur les signes religieux ostentatoires, le voile ou foulard islamique est en revanche autorisé dans l’espace public - a contrario du voile intégral, niqab ou burqa interdit par la loi du 11 octobre 2010 - ainsi que dans l’enceinte de l’université.

Montant au créneau pour dénoncer le « communautarisme », l’UMP a réclamé par voie de communiqué le 12 février dernier que soit étendu le champ d’application de la loi de 2004 à l’enseignement supérieur « afin de garantir la neutralité religieuse et permettre un enseignement sans pression, sans intrusion du fait religieux ». Une proposition déjà défendue par Nicolas Sarkozy et son ancien ministre du Travail Luc Chatel au cours d’une réunion de travail le 19 janvier, mais qui n’a jamais été discutée par le bureau politique de l’UMP.

Le 18 février, le député UMP Eric Ciotti a ainsi déposé une proposition de loi visant à interdire « les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse dans les salles de cours, lieux et situations d’enseignement et de recherche des établissements publics d’enseignement supérieur ». « Sans le respect du principe de laïcité, il ne peut y avoir de cohésion nationale », expliquait-il alors sur son blog.

Interrogée sur la question à la veille du déplacement de Manuel Valls à Strasbourg sur le thème de l’islam de France, la secrétaire d’Etat aux droits des femmes Pascale Boistard s’était déclarée « contre » le voile à l’université. « L’université, c’est un lieu où on doit pouvoir parler de tout (...) Je ne suis pas sûre que le voile fasse partie de l’enseignement supérieur », avait-elle alors expliqué.

Une position qui est loin de faire l’unanimité au gouvernement. L’ancienne ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso y était ainsi opposée, souhaitant « qu’on n’invente pas de problème là où il n’y en a pas ». Vendredi, Manuel Valls a tranché : « absolument pas d’actualité », a déclaré le Premier ministre vendredi lors d’une conférence de presse à Matignon, bottant en touche sur un terrain miné, à quelques semaines des élections départementales.

A l’UMP, également, la question divise. François Fillon et Alain Juppé ne sont pas favorables à une telle interdiction. Dans un extrait du « Bondy Blog Café » qui sera diffusé dimanche prochain sur LCP, le candidat à la primaire UMP se dit en accord avec la loi de 2004, qu’il a votée. En revanche, « à l’université, c’est différent. On a des jeunes gens et des jeunes femmes qui sont adultes, qui ont tout à fait leur liberté de jugement et je ne crois donc pas tout à fait nécessaire de légiférer dans ce domaine-là », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Il faut apaiser ces tensions qui sont des tensions inutiles ». [...]

Serpent de mer, le débat sur le voile agite la classe politique depuis l’affaire de Creil en 1989, trois adolescentes voilées ayant dû quitter leur collège à la demande du principal. Défense intransigeante de la laïcité, mais aussi arguments féministes selon lesquels le port du voile s’accompagnerait d’une forme d’aliénation volontaire, le port du voile cristallise les tensions autour de la place de l’islam en France. [...]"

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