Communiqué du Comité Laïcité République

Mahsa Amini tuée en Iran par l’islamisme : un crime abject au nom du voile (CLR, 26 sept. 22)

26 septembre 2022

Mahsa Amini, jeune fille de 22 ans, est décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs en Iran pour « port de vêtements inappropriés », à savoir, quelques mèches de ses cheveux bruns dépassant de son hijab - un accessoire présenté comme le symbole de la résistance à l’Occident et qui s’est révélé être celui de l’instauration d’une dictature religieuse sanglante, écrasant les libertés.

La mort se Masha Amini a déclenché une vague de manifestations violemment réprimées dont le bilan provisoire, établi par des ONG, serait de plus de 50 morts.

Au cours de ces manifestations, on a pu voir de nombreuses femmes brûlant leur hidjab, et entendre des slogans appelant à la mort de la "république" islamique.

Dans le même temps, en France, certaines assimilent le port du voile à la manifestation d’une liberté individuelle.

Louise El Yafi, juriste franco-libanaise, leur rétorque : « Qu’il soit porté à Téhéran, à Parisou à Kaboul, le voile vise à déshabiller la femme de sa citoyenneté pour l’habiller d’une identité qui la considère comme inférieure à l’homme (…) Le voile n’est en fait qu’un prétexte pour homogénéiser les « femmes musulmanes » en gommant non seulement leurs cheveux mais aussi leurs droits. »

Cet « apartheid sexuel » ne connaît pas de frontière. Alors qu’en Iran des femmes tombent sous les balles d’une dictature théocratique, en France, des jeunes élèves multiplient les provocations et défient le caractère laïque de notre école, en revendiquant la liberté d’y porter ce voile.

La recrudescence « des messages menaçants » envers les conseillers principaux d’éducation, les menaces proférées par le frère d’une élève de première du lycée Simone-Weil (Paris 3e) à l’encontre d’une enseignante qui demandait à cette élève de retirer son voile en sortie scolaire, sont autant de signes inquiétants.

La militante iranienne réfugiée aux États-Unis Masih Alinejad a lancé sur les réseaux sociaux le mouvement « Let’s talk » invitant les mouvements néoprogressistes occidentaux à arrêter de dénoncer comme « islamophobe » toute critique idéologique du hijab.

Jeannette Bougrab, ancienne présidente de la Halde et ancienne Secrétaire d’État lance « Un cri de soutien pour les Iraniennes et de rage contre les néoféministes occidentales », pour dénoncer ces grandes marques de vêtements qui surfent « à coups de renfort publicitaire sur le créneau de la mode pudique, complices de facto de ce qui se passe là-bas en banalisant ce qui est le symbole de l’enfermement du corps de la femme. »

En 2009, Élisabeth Badinter s’exprimait dans le Nouvel Observateur : « C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuse de pouvoir en changer. Elles, ne le peuvent pas… Pensez-y. » Le voile devient de plus en plus, l’instrument d’une offensive religieuse dans notre pays. Il faut que celles qui le portent, en prennent conscience. Elles sont les alliées objectives des islamistes.

Notre République est garante de nos libertés et protège autant celui qui croit que celui qui ne croit pas, ouvrant ainsi la voie à notre émancipation. Cette garantie, apportée à tous, nécessite la séparation stricte du religieux, et du politique, fondement d’un Etat laïque.

Rappelons-le à ces provocatrices et provocateurs qui se répandent sur les "réseaux sociaux".

Comité Laïcité République,
le 26 sept. 2022.


Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Iran : manifestations contre le régime (2022...) dans la rubrique Iran : voile dans Iran (note du CLR).


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