Revue de presse

Egypte : "Les Frères musulmans, de la clandestinité à la présidence" (lefigaro.fr , 25 juin 12)

28 juin 2012

"Initialement en retrait du mouvement de contestation contre le président égyptien Moubarak, les Frères musulmans sont devenus la principale force politique du pays, remportant aussi bien les élections législatives que présidentielles. C’est donc leur candidat, Mohammed Morsi, qui est devenu, le 24 juin 2012, le premier président élu de l’histoire du pays. [...]

  • Idéologie les Frères musulmans militent pour l’établissement d’un État islamique en Égypte et l’installation de la charia, ou « loi de Dieu ». Le puritanisme qu’ils revendiquent rejette la mixité, l’alcool et les jeux de hasard. Islamistes, ils sont hostiles à toute normalisation des relations avec Israël. Ils ont en revanche renoncé à la lutte armée depuis les années 1970.
  • Naissance et dates clés l’organisation a été fondée en 1928 dans une Égypte sous mandat britannique. Déplorant l’influence de l’occupant, jugée corruptrice, sur la société égyptienne, son fondateur, Hassan el-Banna, souhaitait imposer les valeurs de l’islam en s’appuyant pour cela sur le pouvoir politique. Cette façon novatrice de lier fortement politique et religion en fait l’inspirateur de l’islamisme sunnite. En 1948, ses membres assassinent le premier ministre, Mahmoud Fahmi el-Noqrachi ; Hassan el-Banna est tué en représailles l’année suivante. Le président égyptien Gamal Abdel Nasser leur porte ensuite des coups très durs entre 1954 et 1970, après une tentative d’assassinat contre sa personne, imputée au mouvement. Pendant cette période, les Frères sont arrêtés par milliers. En 1970, le président Sadate, soucieux de se démarquer de l’idéologie nassérienne, prononce une amnistie générale et libère les cadres emprisonnés. Mais ils vivent très mal le revirement de Sadate et les accords de paix avec Israël. En 1981, Sadate sera assassiné par d’ex-membres de la confrérie passés à l’extrémisme. En 1987, Moubarak est alors déjà président, les Frères musulmans deviennent la principale force d’opposition avec 37 députés.
  • Rôle dans la révolte la révolte populaire contre le régime Moubarak, initiée par des mouvements de jeunes laïques en janvier 2011, semble prendre la confrérie par surprise. [...]
  • Représentativité les Frères musulmans étaient jusqu’à leur accession au pouvoir la force d’opposition la plus structurée en Égypte. Après la chute de Moubarak, le 11 février 2011, la confrérie a pu former un parti politique légal, qui s’est présenté sous le nom de Parti de la liberté et de la justice (PLJ) aux élections législatives de 2011-2012. Il a remporté près de la moitié des sièges, mais la dissolution mi-juin de l’Assemblée pour irrégularité dans le scrutin le prive désormais de son bastion parlementaire. [...]
  • Leur assise dans la société les Frères musulmans disposeraient de 100 000 soutiens payants et de millions de partisans. Ils tirent leur légitimité d’un réseau d’œuvres sociales très dense, qui vient pallier les carences de l’État égyptien auprès des plus pauvres. [...]
  • Les ramifications à l’international en 80 ans, les Frères musulmans ont établi des ramifications dans presque tous les pays arabes, prônant un mélange très dense de religion et de politique. Certains groupes de partisans se sont constitués en mouvements indépendants évoluant vers un islamisme plus radical et violent. C’est le cas notamment du mouvement palestinien Hamas, inscrit sur la liste des organisations terroristes des États-Unis et de l’Union européenne.
  • Les Frères musulmans et les pays occidentaux les Frères musulmans, qui prônent un islamisme non violent, ne sont pas considérés comme une organisation terroriste par les Occidentaux. Ceux-ci redoutent en revanche les conséquences de leur participation au pouvoir sur la stabilité géopolitique de la région, l’Égypte étant le principal interlocuteur arabe dans les négociations pour la paix au Proche-Orient, et l’un des deux seuls États musulmans à avoir conclu une « paix froide » avec Israël. Dès l’an dernier, les États-Unis comme de nombreux autres pays étrangers ont engagé ouvertement des contacts avec la confrérie, afin de tenir compte de la nouvelle donne politique égyptienne."

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