Revue de presse

"La lutte contre les sectes va-t-elle être réduite avec le rattachement de la Miviludes au ministère de l’Intérieur ?" (ouest-france.fr , 29 oct. 19)

Par Pierrick Baudais. 3 novembre 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"La Mission chargée de veiller sur les dérives sectaires ne dépendra que du ministère de l’Intérieur à partir de début 2020. Plusieurs associations et personnalités s’en inquiètent.

[…] « Autant dire que la politique de lutte contre les sectes est abandonnée », lâche Me Daniel Picotin qui défendit les reclus de Monflanquin, cette famille tombée sous la coupe d’un gourou durant dix ans, dans le Sud-Ouest. La Miviludes a été créée en 2002. Composée d’une quinzaine de personnes, elle était chargée d’observer et d’analyser les mouvements sectaires. Et de mettre en garde le public, notamment au travers d’un rapport annuel. « La mission s’était intéressée aux dérives thérapeutiques, aux méthodes de développement personnel, à la formation professionnelle, qui constituent une porte d’entrée pour les sectes. Et surtout, elle avait la possibilité de saisir les parquets », rappelle l’un de ses anciens présidents, l’ex-député LR Georges Fenech.

L’organisme disposait de personnes référentes dans chaque préfecture, dans les directions de la Jeunesse et des Sports… « Cette mission faisait travailler ensemble les ministères de l’Éducation, de la Santé, de l’Intérieur… C’était ça son intérêt », rappelle Roland Biache, secrétaire général de la Ligue des droits de l’homme. Alors, pourquoi vouloir rattacher la Miviludes au seul ministère de l’Intérieur ? En 2017, dans un rapport, la Cour des comptes avait estimé que son « activité courante s’essoufflait », que son budget était en baisse (500 000 € par an).

Le ministère de l’Intérieur note que depuis 2002, d’autres organismes ont été créés, notamment le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, dont plusieurs compétences seraient communes avec la Miviludes.
En dépendant du ministère de l’Intérieur, cette dernière pourrait ainsi agir en lien avec les autres missions chargées de lutter « contre les nouvelles formes de radicalité. Il n’est pas question que la Miviludes disparaisse. Nous ne réduisons pas la question des dérives sectaires à la seule problématique de la radicalisation djihadiste », assure-t-on au ministère.

Ce dont doutent fortement plusieurs associations et personnalités. « À l’Assemblée nationale, depuis 2017, il n’y a plus de groupe d’étude sur les sectes. C’est déjà un mauvais signe », peste Georges Fenech."

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