Revue de presse

"La guerre des pro et des anti-Noël fait rage aux Etats-Unis" (fait-religieux.com , 21 déc. 12)

21 décembre 2012

"Les conservateurs parlent carrément de « guerre contre Noël ». De journaux télévisés en talk-shows, les présentateurs de la chaîne Fox n’ont cessé, ces dernières années, de dénoncer tous ceux qui, des municipalités aux grands distributeurs, évitent de parler de fêtes, de cadeaux ou d’arbres de « Noël », préférant le terme plus neutre de « Holiday ». On parle ainsi de « Holiday tree », voire de « Family tree » dans certaines villes, et, dans certains magasins, de « cadeaux de saison ».

En fait, la controverse n’est pas nouvelle. Elle date même des Puritains, qui, en s’installant en Amérique, ont vu d’un mauvais œil les libations accompagnant Noël et ont cherché à bannir la fête... Plus récemment, c’est sous la pression d’associations telles que l’American Civil Liberties Union, qui défend les libertés individuelles garanties par la Constitution américaine, ou celle des « Américains Unis pour la Séparation de l’Eglise et de l’Etat » que la « guerre » a éclaté, en particulier dans les municipalités.

Les décorations de Noël, financées par les gouvernements locaux, violent la Constitution, argumentent ces associations, et en particulier le Premier Amendement, qui interdit l’établissement, de la part du Congrès américain, d’une religion nationale - même si le gouvernement fédéral a, lui, bien reconnu Noël comme un jour férié civil...

Plusieurs cas ont été portés devant la justice, avec plus ou moins de succès pour ces associations « anti-Noël ». Ainsi, à Pawtucket, une petite ville de l’Etat du Rhode Island, sur la côte Est, c’est une crèche, au programme des décorations municipales, qui a soulevé la polémique dans les années 80. Les tribunaux locaux ont tranché en faveur des « anti-Noël ». Mais la Cour Suprême a ensuite renversé la décision (dans Lynch v. Donnelly, 1984), estimant qu’un financement public était permis, les décorations ayant « un but séculier légitime ». D’autres cas, notamment à propos de chants de Noël dans les écoles publiques, ont été depuis examinés par les tribunaux, mais sans parvenir jusqu’à la Cour Suprême, dont les décisions servent de jurisprudence. Puis, en 2002, c’est le système public d’éducation de la ville de New York qui a déclenché une nouvelle guerre, en décidant de bannir les scènes de la nativité dans les écoles - tout en y acceptant cependant des arbres de « Noël » (ainsi que des symboles juifs et musulmans). Dans Skoros v. City of New York (2006), la cour locale a donné raison au système public d’éducation. L’interdiction perdure, mais d’autres municipalités restent désemparées... Doivent-elles interdire ou non les signes religieux évidents lors des célébrations de Noël ? Personne n’a réellement la réponse. Sans aller jusqu’au tribunal, d’autres cas de « Christmas Tree contre Holiday Tree », par exemple, ont suscité le débat à l’occasion des fêtes de fin d’année, comme en 2005 à Boston, où l’arbre de la ville a été officiellement appelé « Holiday tree » - au grand dam du forestier donateur ! [...]

Un mouvement pour « reconquérir » Noël est en effet en marche aux Etats-Unis. Dans les entreprises, mais aussi dans les administrations publiques. Plusieurs Etats, de la Californie au Wisconsin en passant par le Michigan, ont ainsi tenté ces dernières années de revenir officiellement à « Noël ». Le sénat de Californie a déposé un projet de loi dès 2002, dans le but de rebaptiser l’arbre qui trône à Sacramento, la capitale de l’Etat, le « Christmas tree » - sans succès toutefois... Cependant, en 2007, Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de la Californie d’alors, a officialisé le terme, en parlant d’arbre de « Noël » dans son discours de fin d’année - sans que personne ne s’en offusque.

Et il y a quelques semaines, le président Obama a, tout aussi officiellement, allumé les guirlandes de « l’arbre de Noël national ». L’affaire est pourtant loin d’être close, puisqu’au même moment, dans une maison de retraite californienne, un arbre de « Noël » était retiré, suscitant la colère des pensionnaires..."

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