CLR Ile-de-France

Fête de la laïcité (21 sept. 08) : intervention de Marie-Danielle Gaffric

24 septembre 2008

Le Comité Laïcité République est une des nombreuses associations ici présentes qui défend la laïcité. Vous pouvez consulter son site et son journal en ligne Laïcité Info sur le Net.

J’ai dit que le CLR, Comité Laïcité République, défendait la laïcité. Serait-elle donc attaquée ? Avant de répondre à cette question, je tiens à apporter quelques précisions sur ce concept : la laïcité.

Voila quelques minutes, une jeune femme m’a déclaré : « Je ne suis pas laïque parce que je suis croyante. » De quelle laïcité parlait-elle ? La laïcité des cléricaux ? Une laïcité qui serait négative puisque, selon eux, elle consisterait à privilégier l’athéisme ou mieux en serait l’équivalent ?

La laïcité de La loi de 1905, celle que le CLR, Comité Laïcité République, et les autres associations laïques ici présentes, défendent, peut être résumée en une phrase : « La liberté de croire ou de ne pas croire. » La liberté d’être croyant ou athée.

La loi de 1905 est une loi de pacification religieuse qui laisse à chaque citoyen sa liberté de conscience. Mais elle est surtout une loi de séparation. Une loi qui, en plagiant Victor Hugo, veut l’église chez elle, dans les temples, les synagogues, les mosquées – j’en passe – et l’état chez lui. Une loi qui protège toutes les croyances à condition qu’elles restent dans la sphère privée.

Cette loi est une protection. Liberté, pacification, protection, Que des valeurs positives ! Il est positif que l’état chez lui protège les croyances de ses citoyens et ne salarie que ses fonctionnaires.

Hélas, ces valeurs positives, nous nous voyons obligés de les défendre car elles sont attaquées. Notre président, dans un souci louable d’économie, a décrété qu’il supprimerait un fonctionnaire sur deux. Paradoxalement il semble s’orienter vers une révision de la loi de 1905 et de son article 2. C’est ce que nous laisse comprendre le rapport Machelon qu’il a commandité.

Pour mémoire, l’article 2 de la loi déclare que « La République ne reconnaît, ne salarie, ne subventionne aucun culte. » Conséquence de cette révision : nous aurons pour nous servir moins de postiers, moins d’enseignants, mais des imams, des pasteurs et des prêtres salariés par l’état. Fin de la loi de séparation. Nous avons été soulagés d’apprendre par la bouche même de notre président, Nicolas Sarkozy, lors de son discours dit du Latran, que les prêtres et les pasteurs pouvaient heureusement remplacer les instituteurs, dans l’éducation morale des jeunes de notre pays.

Oui, nous CLR, Comité Laïcité République, défendons la laïcité attaquée car nous sommes inquiets des prises de position de N.Sarkozy qui confond allègrement ce qui relève du temporel et ce qui relève du spirituel. L’état qui relève du droit public et les églises du droit privé.

Nous défendons la laïcité car nous sommes inquiets de constater que notre pays est dirigé par un président qui croit à la primauté morale du religieux. Multicartes, il est papiste chez le pape, pro musulman à Ryad et juif au consistoire. Quelle santé !

A l’entendre discourir sans retenue sur le fait religieux, il semble qu’il n’ait pas très bien compris notre loi de séparation. Ses conseillers se sont chargés de la lui expliquer à leur manière. Ceci expliquerait cela !

Je vous remercie de m’avoir écoutée.



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