Revue de presse

"Comment le « wokisme » s’est emparé de l’Amérique" (Le Point, 15 av. 21)

15 avril 2021

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Ils veulent imposer une vision de la société fondée sur la race et le genre. Né aux États-Unis, le mouvement woke (éveillé) gagne le monde.

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[...] Les enseignants actuels sont des baby-boomers influencés par les manifestations des années 1960. Le ratio entre ceux qui se disent conservateurs et « libéraux » (de gauche) est d’un pour dix-sept (en 2016). Les étudiants, nés dans une Amérique traumatisée par des enlèvements d’enfants, ont été élevés par des « parents paranoïaques » qui les ont surprotégés. Les suicides d’adolescents des années 2010 ont accentué la culture de la « sécurité ». Dressés pour entrer dans une bonne université, ils ont multiplié les cours de chinois ou de piano au détriment du jeu sans supervision adulte, où ils apprennent à interagir et négocier. Résultat, ils pensent, à 18 ans, qu’un intervenant dont les idées les dérangent est « violent » et qu’il faut punir un étudiant qui ne pense pas comme eux, plutôt que de débattre avec lui. Ils en réfèrent à un adulte, le directeur, qui souvent fait de la « sécurité » intellectuelle une priorité. Les réseaux sociaux et les concepts de justice sociale mal maîtrisés accentuent la dérive. [...]

Il serait faux de croire que seuls les pro-Trump se révoltent. Il suffit de voir les signataires, dans Harper’s Magazine, le 7 juillet 2020, de la « Lettre sur la justice et la discussion ouverte ». Il y a là Sheri Berman, politologue sociale-démocrate. « L’histoire de l’esclavage est si particulière que nous avons l’obligation de nous soucier des besoins des Afro-Américains, qu’on a privés de citoyenneté jusqu’aux années 1960 », dit-elle. Mais elle veut « des espaces à l’université où l’on puisse avoir les conversations difficiles, sans être pourchassé sur Internet ». Saladin Malik Ambar, historien noir, désapprouve que le mot « nègre » soit interdit aux Blancs : « Je refuse que certains termes ne puissent être prononcés, cela leur donne trop de pouvoir. » Drucilla Cornell, professeure de sciences politiques, littérature comparée, théorie féministe, estime que « la lutte contre le racisme anti-Noir est fondamentale, car le pays a été construit sur l’esclavage et les inégalités sont terribles ». Mais elle enrage de voir la lutte politique remplacée par des tweets : « Insister pour qu’Amanda Gorman ait une traductrice noire, ce n’est pas de la politique. On cherche une pureté qui n’existe pas et c’est récupéré par la droite. » [...]"

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