Revue de presse

A. Finkielkraut : « Si j’étais de droite, je le dirais. Mais ce clivage a perdu toute pertinence » (Le Monde, 19 jan. 16)

18 janvier 2016

"[...] Je suis régulièrement traité de réactionnaire, je suis sur toutes les listes noires qui apparaissent périodiquement, tels des marronniers, dans la presse, depuis Le Rappel à l’ordre de Daniel Lindenberg. Si j’étais de droite, je le dirais. Mais je pense que ce clivage a perdu toute pertinence et je me reconnais davantage dans cette phrase d’Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. » Et bien je voudrais empêcher, par exemple, que l’école se défasse. Or tous les partis ont une responsabilité dans cette déliquescence. Il faudrait donc redéfinir les catégories politiques. [...]

Le réel ne donnant aucun signe de vouloir rentrer au bercail aménagé par l’antifascisme et la critique de la domination, le jeu de massacre va continuer. [...]

Pourquoi, à l’heure de la transparence et de la surinformation, la police et la presse allemandes ont-elles dans un premier temps voulu passer sous silence les événements de la Saint-Sylvestre à Cologne ? Pourquoi les autorités suédoises ont-elles caché les agressions sexuelles commises par des migrants lors du grand festival de musique de Stockholm en 2014 et en 2015 ? Pour ne pas écorner l’image de l’Autre et pour ne pas faire le jeu des populistes.

On a voulu, dans les deux cas, empêcher par le déni de la réalité, le retour des vieux démons. [...]"

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